Grand Pavois La Rochelle seront exposés au cœur de l’Espace Patrimoine et Tradition du salon en 2022, Quatre bateaux emblématiques de la plaisance française
C’est un vrai voyage dans l’histoire de la plaisance que vous pourrez faire en découvrant, en admirant ou en vous rappelant de l’Arpège de Michel Dufour, du Kirk d’Henri Amel, de l’Ecume de Mer de Roger Mallard, sans oublier Eloise II de Fernand Hervé au Grand Pavois de La Rochelle.
Le Kirk
Henri Amel, de son vrai nom Henri Tonet, né le 16 avril 1913, se passionne dès son plus jeune âge pour la navigation à la voile. À la fin de son adolescence, il entame ses premiers voyages à bord de petits voiliers. C’est dans son entreprise de carrosserie à Paris qu’il commence à construire des bateaux. Après la mobilisation de la guerre, il poursuit son activité de construction navale à Lyon.
Blessé à un œil pendant la guerre puis perdant totalement la vue quelque temps après et pour plusieurs années, Henri Amel n’a jamais abandonné son rêve de construire des voiliers robustes, confortables et simples à manœuvrer.
Le Super Mistral Sport apparait en 1961, l’Alisio et le Copain en 1962, l’Euros 39 en 1966 et le Kirk en 1971. Le Kirk sera exposé au premier Grand Pavois en 1973. C’est un monocoque habitable de croisière, gréé en sloop en tête et qui a été dessiné par Henri Amel lui-même. S’il mesure 10,72 mètres de long, il s’inscrit dans la lignée des monocoques pensés pour avaler des milles et pour vivre à bord dans un confort pensé. Si la production a démarré en 1971, elle se terminera en 1978. 254 exemplaires du bateau auront été construits.
Sources et plus d’informations sur : https://amel.fr/notre-histoire/
L’Arpège
Ingénieur et architecte naval, Michel Dufour dessine les plans de l’Arpège d 9,25 m en 1966, créant ainsi un grand frère à son premier bateau, le Sylphe qui est un voilier de 6,52 m, dessiné en 1964 et produit à environ 410 exemplaires jusqu’en 1974.
Entrée en production en 1967, la série des Arpège comptera environ 1 500 exemplaires produits à la Rochelle puis, ultérieurement, en Espagne jusqu’en 1977.
Conçu comme voilier de course-croisière, les grandes nouveautés qui feront le succès de l’Arpège sont principalement la réalisation de l’ensemble coque-pont en stratifié de polyester avec un contremoulage intégral (NDLR, Michel Dufour va créer son premier Sylphe en stratifié polyester via sa société Stratifié Industriel en 1964), une coque performante, le choix d’un accastillage et d’un gréement de qualité, un intérieur accueillant avec une finition irréprochable pour la croisière et astucieux pour la course avec une soute à voiles et les toilettes à l’avant, un carré offrant quatre couchages utilisables à la gite et une zone de navigation à la descente avec grande table à cartes, cuisine et deux couchettes de quart sous les bancs de cockpit
L’Arpège va devenir une véritable référence et sera un des bateaux mythiques de l’histoire de la plaisance française.
Sources et plus d’informations sur : https://www.voilier-arpege.com/historique-arpege
L’Ecume de Mer
Quelle histoire que cet Ecume de Mer ! Dessiné par Jean-Marie Finot qui souhaitait un bateau destiné à la croisière côtière, l’Ecume de Mer va d’abord naître… en Hollande, s’expatrier en Australie, avant de voir un rochelais, Roger Mallard, s’intéresser à ce plan. Alors, charpentier de marine dans le chantier familial situé esplanade Saint-Jean d’Acre, Roger Mallard fabrique alors des bateaux en contreplaqué et bois moulé. Mais l’Ecume de mer, il souhaite le construire… en stratifié.
La coque à bouchain devient en forme et, en 1969, le chantier Mallard et toute l’équipe construisent le contre-moule de coque, le contre-moule de pont, puis assemblent les différents éléments. La série qui sortira sera construite pendant une dizaine d’années, gagnera de nombreux titres dont les Quarter Ton Cup de 1970 et de 1972 avec Laurent Cordelle à la barre, sera élu Bateau de l’année en 1977 et même bateau du Tour de France à la Voile en 1978.
L’anecdote : son faible tirant d’eau permettra même aux participants du Tour de France à la Voile de rejoindre la Méditerranée par le Canal du Midi !
En 1972, même un chantier japonais NJYS (New Japan yacht Sail) se propose de construire l’Ecume de mer au Japon. L’Ecume de mer est un vrai grand succès, c’est un voilier robuste, habitable et marin de 8 mètres pour 2,65 mètres de largeur.
Un des grands succès de 1973 qui sera bien évidemment présent au premier Grand Pavois avec Roger Mallard sur les pontons, un des initiateurs du salon rochelais !
Sources et plus d’informations sur : http://amd.alio.free.fr/index.htm – http://finot.com/bateaux/ancienbt/ecume/ecume_hist.htm
Eloise II
Fernand Hervé, dit Tonton, est une des grandes figures de la construction navale et de la plaisance rochelaise d’après-guerre. Il va créer son propre chantier en 1946 et va le diriger jusqu’à sa disparition en 1984.Il sera l’une des chevilles ouvrières du Grand Pavois : il connaît tous les acteurs anciens et nouveaux de la plaisance, suit ses évolutions, collabore pour d’autres chantiers et… navigue Au début des années cinquante, il va construire pour lui-même un sloop de 9 mètres, dessiné par l’architecte François Sergent. Il l’appelle Eloise (ndr, soit l’éclair en patois charentais).
Une collaboration qui les incite à dessiner et construire un nouveau bateau destiné à la course en Manche : Eloise II, un yawl bermudien de 13,50 mètres avec une quille courte le rendant plus évolutif, un déplacement plus léger grâce à une coque en double bordé sur moule (l’un en diagonale, l’autre longitudinal) et fin dans ses lignes avec une largeur maximum de 3,20 mètres. Avec ce bateau, Fernand Hervé va participer à de nombreuses régates et va même connaître une sélection pour défendre la France dans l’Admiral’s Cup, se classera 4e en Classe 1 à la Channel Race, terminera 10e au Fastnet et 1er toutes classes confondues de Plymouth-La Rochelle.
Un des personnages incontournables de l’histoire du Grand Pavois !
Sources et plus d’informations sur : http://eloise2.com/navire/histoire/