Un petit tour vers les Açores au départ de Dunkerque (port d’attache)
Période prévue : du 15 Juin au 31 Juillet 2023 (meilleure période de visite encore une fois d’après les guides)
Pourquoi ? A chaque fois que l’on revient des Antilles on s ‘arrête à HORTA pour refaire les vivres , gasoil etc et repartir d’un bon pied (marin) ; donc on ne voit quasiment rien des Açores. Pourtant à la lecture, les îles des Açores , au nombre de 9, sont à découvrir d’après les guides touristiques car chacune est particulière.
L’idée et sa mise en application.
Le bateau : JEMun HANSE 371 de 2005
Gréé d’origine avec foc autovireur, bi-cabine, moteur Yanmar 40 hp Saildrive, hélice à mise en drapeau tripale KIWIPROPS.
L’électronique du bord :VHF fixe+portable, GPS : le FURUNO GP32, AIS émetteur/récepteur, pas de traceur extérieur mais ordinateur de bord avec un Raspberry4, des cartes à jour OESNC, un écran 14 pouces, pilote Raymarine avec un vérin électrique 16Amp sur secteur de barre,
2 panneaux solaires fixes sur portique de 75 Wchacun + 1 panneau solaire « volant » 35w,
1 radar sur portique.
LA PRÉPARATION
La préparation a été pensé comme une traversée de l’Atlantique en raison de la distance avec pour moi comme Skipper et 2 amis équipiers .
Changement des 3 batteries Victron , les précédentes avait 10 ans j’ai préféré ne pas risquer un problème à ce niveau donc j’ai fait l’achat de 3 batteries, AGM 110 Ah pour camping car.
Vérification du radeau, amarrage derrière du siège dos d’âne de barre, debout face « à la sortie »
J’ai acheté un Iridium GO d’ occasion avec l’achat d’une puce pour 45 jours et data illimités 15 juin/31 juillet.
Ensuite, j’ai préparé
la définition d’une adresse mail à réception de la carte sim
un classeur pour > météo saildocs (pas de 6h), avec les 3 zones :
– Pas de Calais / Bretagne
– Bretagne/ Cap Finistère
– Cap Finistère/ Açores
ainsi que le mode d’emploi de l’Iridium GO afin que chacun puisse se connecter avec son smartphone
– copie d’ordonnance du traitement médical en cours
J’ai un contact avec PASCAL, un ami en Bretagne, pour le routage ( communication /mail matin et soir)
Élaboration d’une liste de courses :
– Quantité = 1/3 de plus que nécessaire
– Eau : pas de dessalinisateur donc eau en bouteille
– Fuel : plein Gasoil (80+100) + 2 bidons 20 litres
– installation du 3ème panneau solaire de 35W fixation « volante »sur capote
(à l’origine il y avait un 70Wsur le capot devant la capote mais ôté car HS.
– embarquement de l’annexe mais sans le moteur: il n’est pas prévu de s’en servir vu le temps imparti sur place et le peu de mouillages possibles.
Voilure :
Grand voile Full batten de 2 ans avec 3 ris dont 2 avec retour au cockpit
1 génois d’environ 8 ans et un foc auto-vireur neuf ; pas de tourmentin.
LES POINTS NÉGATIFS de cette croisière:
– Pas d’anémomètre (en panne) donc pas de frayeur en fonction de la force du vent !
– Problème d’embrayage lors du passage arrière-avant : le bateau fait des bonds ! il faut réessayer 2-3 fois avant que ça marche ; mais pas de problème si passage en marche avant seule coome le démarrage du moteur pour aider à la voile, voir pour marche au moteur).
Il s’avérera après grutage pour hivernage et travaux,qu’il s’agissait d’un problème d’hélice !
Une butée de marche arrière d’une pale étant partie en vacances sans prévenir, lors du passage arrière-avant, 2 pales butaient l’une sur l’autre.
– Pas de guindeau (relais HS) mais possibilité de mouiller, et de remonter le mouillage…à la main.
– Départ retardé de 3 jours en raison d’indisponibilité imprévue d’un équipier.
La traversée à l’ALLER
Départ de Dunkerque pour Camaret. Nous utilisons la voile et le moteur pour suivre la route la plus directe possible (on longe le rail montant), puis on passe par les Casquets, direction la pointe de Bretagne, vent 5/7 Noeuds de face d’un bout à l’autre. Donc moteur quasiment d’un bout à l’autre.
A l’arrivée dans le Chenal du Four, brouillard important, visibilité 30/50 m ( cf photo bouée d’entrée du chenal)
On croise la vedette des îles sans la voir (merci AIS émetteur/récepteur) et on sort du Chenal du FOUR sous un soleil radieux !
A Camaret, 2 Jours sur place pour reprendre contact avec PASCAL , compléter les vivres, refaire les pleins gasoil (180 l) et eau (285 l), puis vu le temps restant et la météo départ direct pour PONTA DELGADA, située sur la côte sud de l’île de São Miguel, dans l’archipel des Açores..
Route sans problème presque directe avec peu de vent sauf pendant 2 jours (F5) qui nous permettent une moyenne honorable.
Incidents à déplorer :
– Le dévissage de l’écrou qui tient la bôme sur le vit de mulet (boulon vertical), vu au bout de 15 mn et le boulon presque totalement sorti de son logement (traction verticale de la drisse sur le point d’amure) , remis en place après avoir donné du mou sur la drisse de GV et « joué » sur la tension du hale-bas rigide
– Perte de l’axe du chariot Rutgerson de la première latte forcée (bas) = absence de chariot sur la première latte forcée sans inconvénient notable jusqu’à maintenant.
Pourquoi PONTA DELGADA
Parce que l’épouse d’un équipier devait le rejoindre par avion (côté pratique).
Parce que j’y retrouve mon fils et son épouse venus y passer quelques jours.
Et nous pensions ensuite prendre des navettes bateaux pour visiter les autres îles des Açores.
ERREUR : il n’existe aucune navette bateau vers les autres îles
En quelques heures le lendemain matin nous réservons un avion aller-retour pour HORTA et un appartement B’NB.
Pourquoi pas gagner HORTA en bateau ? Parce que pas de vent à ce moment et mon fils devait reprendre un avion pour rentrer en fin de semaine, Nous avion s un délai à respecter et avec l’avion c’était plus rapide et certain.
Par les bateaux navettes nous rayonnons ensuite vers les îles que nous visitons : FAÎAL où nous sommes basés, puis SAO JORGE et PICO (une île par jour)
Retour à SAO MIGUEL où nous retrouvons JEMMS, quittons mon fils, un équipier et récupérons un nouvel équipier pour le retour.
Quelques jours après nous préparons le retour, la météo annonce un vent moyen puis pas de vent puis un vent moyen puis etc.
Nous partons donc l’esprit tranquille.
Le premier jour, RAS météo normale F3/4, puis le lendemain ça commence à forcir (non prévu), et nous nous retrouvons pendant 4 jours 1/2 avec un vent de travers , une mer de travers, vagues de 4-5 m et un vent évalué à F7.
Avantage : route directe vers CAMARET ! Inconvénients : quasi impossible de dormir à cause du roulis!
Positif : le bateau sous 2 ris vent de travers, foc roulé, ne zigzague pas, et le pilote tient parfaitement la route. Le cuistot fait à manger dans l’autocuiseur par peur du débordement, le four venant en butée lors des coups de gîte réguliers.
Nous remontons pratiquement en ligne droite vers Camaret, apparemment coincés entre deux dépressions : à gauche le vent est plus fort, à droite le vent est plus fort.
Donc TVB sauf qu’on ne dort guère car avec des vagues de 4/5 m par le travers, JEMMS se couche, se redresse, etc et on traverse la couchette !…
2 Jours, ça va…
3 jours, on ralenti le bateau pour essayer d’être plus confortables et on espère que ça va pas durer ! 4 jours on en a marre et on attends avec impatience le moment où il n’y aura plus de vent donc moteur et un bateau plat pour dormir (le comble pour un voilier!).
La blague aura duré 4 jours 1/2, ensuite au près F2, puis dernier jour F3 portant pour arriver sur Camaret.
Fin provisoire de la ballade.
Aucun souci de panne ou autre sur le bateau au retour,. Une traversée de 8 jours pour Ponta Delgada – Camaret (216 milles le meilleur jour, le tout à env. 6 nœuds de moyenne).
Sur le retour : je n’ai pas voulu mettre l’hydrogénèrateur (à l’ancienne) à l’eau : creux trop importants, à l’expérience malgré 20m de bout pour l’hélice de l’hydro, si creux des vagues important = l’hélice sort de l’eau et retombe provoquant un coup sec sur le balcon arrière où est fixé l’hydro, et de nos jours beaucoup trop d’algues qui se prennent dans l’hélice obligeant à la remonter et à stopper le bateau pour ce faire ce qui me paraissait dangereux vu les conditions.
Nous avons donc chargé les batteries avec le moteur = 1h30 le matin ET le soir lors du coup de vent.
A bientôt, bonnes Navs à tous.
Jeannot/ JEMSS